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Suite du texte paru sur la feuille du 4 mars Une phrase de Blaise Pascal, que pourtant j’admire beaucoup, me blesse chaque fois que je la relis. Il exprime son amertume, presque défaitiste, devant ce combat de géants : « Ne pouvant faire qu’il soit forcé d’obéir à la justice, on a fait qu’il soit juste d’obéir à la force. Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fûssent ensemble et que la paix fût, qui est le souverain bien [1] » (Pensées 76). En fait, son raisonnement est sombre et paradoxal. Il est convaincu que seule la justice permet d’obtenir la paix que tous considèrent comme un bien suprême. Mais comme personne ne respecte la justice, on la fait respecter … par la force. Or obéir à la force pour obtenir la paix, ce n’est pas vraiment très juste. Chez Jésus, en revanche, aucun défaitisme, mais il nous avertit des difficultés qui nous attendent. Après avoir longuement décrit à ses disciples la tenue, l’attitude du serviteur (cf. Lc 12, 35-48), il dévoile le fond de sa pensée. Cette mission qu’il va accomplir, lui, le Serviteur souffrant, c’est comme un feu qui le brûle intérieurement et qu’il est venu jeter sur la terre.

dw