Pour obtenir le livre dont parle le frère Sylvain, cliquez ici. « Je crois en l’Esprit-Saint qui est Seigneur et qui donne la vie, Il procède du Père et du Fils… ». Ces mots, nous les récitons en proclamant notre foi. Mais est-ce que nous comprenons bien ce qu’il y a derrière ? Comprendre ce que dit le credo sur l’Esprit-Saint, c’est justement ce que le frère Sylvain Detoc, op nous invite à faire.
Dans le credo -version courte- on dit « je crois en l’Esprit-Saint ». Dans le Symbole de Nicée-Constantinople -version longue -on en dit beaucoup plus. Mais pourquoi a-t-on été obligé d’en rajouter ?
Ces expressions ont été ajoutées au Concile de Constantinople en 381. Dans ces années-là, plusieurs théologiens disent que l’Esprit-Saint n’est pas Dieu. Alors 150 évêques se réunissent à Constantinople pour définir la divinité du Saint-Esprit. En réalité, ils auraient pu faire court. Ils auraient pu dire, par exemple: « l’Esprit-Saint EST Dieu » ou encore « l’Esprit-Saint est consubstantiel au Père et au Fils ». Le problème est que ces termes avaient déjà été utilisés au Concile de Nicée en 325 pour définir la divinité du Fils. Et ces mots ne se trouvent pas tels quels dans la Bible. Beaucoup de croyants eurent du mal à les accepter.
Alors, les Pères du Concile ont préféré s’inspirer des positions plus nuancées d’un de leurs prédécesseurs qui venait juste de mourir: Basile de Césarée.
Je crois en l’Esprit-Saint qui est Seigneur…: Le terme « Seigneur », en grec « kurios« , sert à traduire le Nom même de Dieu. Par exemple, chez Saint Paul dans la deuxième lettre aux Corinthiens, on lit « le Seigneur c’est l’Esprit ». Or, conclut Basile, si on donne ce titre de « Seigneur » à l’Esprit-Saint c’est qu’Il est Dieu.
…et qui donne la vie…: dans la Bible, on lit que l’Esprit-Saint vivifie. Mais, dit Basile, si l’Esprit vivifie, a fortiori s’Il communique la vie même de Dieu, il faut qu’Il soit la vie divine elle-même comme le Fils de Dieu est la vie ou comme Dieu Lui-même est la vie. Bref, il faut que l’Esprit soit Dieu !
… Il procède du Père… et du Fils…(ajouteront ensuite les Latins): dans la Bible, on lit que Jésus enverra sur ses disciples « l’Esprit de Vérité qui procède du Père ». Il procède du Père veut dire qu’il trouve son origine en Dieu, qu’Il vient DE Dieu, bref qu’Il n’est pas une créature. C’est donc qu’Il est Dieu.
… avec le Père et le Fils, Il reçoit même adoration et même gloire…: dans la Bible, on lit que Jésus demande que l’on baptise les disciples « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » . Et dans l’Eglise, depuis toujours, on adore et on glorifie ensemble le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Donc, remarque Basile, si l’Esprit-Saint est glorifié et adoré avec le Père et le Fils, c’est qu’Il est Dieu.
… Il a parlé par les prophètes: dans la Bible, on voit que les prophètes disent la Parole de Dieu sous l’action de l’Esprit de Dieu. Or la Parole de Dieu, C’EST Dieu. Cela veut donc dire qu’entre la Parole et l’Esprit de Dieu, il y a une relation très intime, donc l’Esprit, Lui aussi EST Dieu.
En somme, toutes ces expressions permettent de dire que l’Esprit-Saint est Dieu. Mais avec un langage qui colle à la Bible et aux usages liturgiques des communautés chrétiennes. Pour mettre tout le monde d’accord, rien de tel qu’une lecture intelligente des Ecritures à la lumière de la foi de l’Eglise.