Merci, pardon, s’il vous plait

Avant de quitter le diocèse de Lyon, que j’aime tant, dans lequel j’ai été profondément heureux, et avant de rejoindre mon nouveau diocèse de Digne, c’est un immense merci qui jaillit de mon cœur.

Merci à mes plus proches collaboratrices, Véronique Bouscayrol économe diocésaine, Laurence Robert mon adjointe et Victoire Champeaux mon assistante, à tous les laïcs, laïcs en mission ecclésiale, employés ou bénévoles du diocèse, qui apportent tant à l’Église de Lyon, à l’Église en général. Servir l’Église est une magnifique et exigeante mission. Au contact des gens, vous êtes les premiers évangélisateurs ! Sans vous, rien ne peut se faire. Bravo pour votre temps donné, votre générosité, au détriment souvent d’autres activités.

Merci aux diacres et à leurs épouses. J’ai eu la joie d’être impliqué dans la formation des plus jeunes ordonnés et de rencontrer les autres au hasard des missions. Grâce à vous j’ai compris vraiment la mission diaconale. Lyon est un diocèse précurseur dans ce domaine.

Merci à tous les confrères prêtres, premiers collaborateurs de l’archevêque. Vous formez un presbyterium d’une exceptionnelle richesse, merci pour votre ardeur apostolique, votre générosité, votre franc parler qui m’ont aidé. Vous êtes parfois critiqués parce que vous êtes en première ligne, mais vous vous donnez sans compter dans une belle diversité, dans une rare créativité. Merci pour vos nombreuses paroles d’encouragement, votre accueil lorsque je venais sur vos lieux de mission, votre humour aussi.

Merci à Philippe Barbarin, Michel Dubost, Patrick Le Gal et Olivier de Germay pour leur charité, pour ces temps de prière, de détente, de discussion. Cette vie fraternelle, partagée aussi avec Yves Baumgarten, Patrick Rollin, Éric Mouterde et Matthieu Thouvenot ont été pour moi un socle, sans lequel les moments plus difficiles, les crises auraient été bien trop lourdes à porter.

Je souhaite aussi demander pardon à tous ceux que j’ai blessé, avec lesquels j’ai manqué de charité, de patience, de vérité, d’attention. Il y a eu des tensions et des oppositions, mais je crois que toutes se sont achevées dans la réconciliation, le pardon mutuel et souvent une bonne bière réparatrice. Les querelles sont inévitables, mais le pardon, don de l’Amour du Père est un cadeau qui me permet d’être véritablement en paix, et que j’accorde aussi bien volontiers à tous si nécessaire. Je crois avoir la chance de quitter le diocèse sans aucune amertume ni rancune, mais avec la joie de ce que j’ai vécu, et la paix.

S’il vous plait, priez pour moi. Les changements sont toujours des déchirures, même si je suis très heureux de servir mon nouveau diocèse. Lorsque le nonce m’a demandé si j’acceptais de devenir évêque de Digne, j’ai eu le sentiment que c’était Jésus lui-même qui me le demandait. Quelle confiance, quelle grâce ! La réponse de Pierre à Jésus (Luc 5, 5) a alors jailli de mon cœur reconnaissant : « Sur ta Parole Seigneur… »

Servir est un cadeau, une incroyable confiance de sa part, un privilège. Priez pour que je sois serviteur. Je vous garderai dans ma prière et dans mon cœur. Soyez des saints, aimez Jésus, aimez les gens. Tout le reste est secondaire !

+ Emmanuel Gobilliard