PARTERRES DE PLANTS DE LÉGUMES ET FRUITS COMME PROMESSE D’UNE AUTRE SAISON !

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Seigneur en cette fin du mois d’avril où les hommes ont travaillé dur pour faire pousser des semences, permet à chacun d’ouvrir les yeux sur la beauté de ces plants qui grandissent.

En ce temps de pandémie, que nos balcons et nos jardins soient comme des sourires à la vie pour ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir !

Qu’ils soient des lieux d’ apaisement et de ressource ! Seigneur ouvre nos cœurs à la beauté du travail de l’homme !

Mon Dieu, tu as confié La création à  l’homme.  Seigneur permets-nous de grandir dans le respect de ta création et de faire, des parcs et des jardins, des espaces de Paix et de nourriture pour le corps et pour l’âme !

En Echo à l’évangile de dimanche passé : AVANÇONS SUR LE CHEMIN

AUX PÈLERINS QUI ESPÉRAIENT PARTIR CES PROCHAINS JOURS :

QUE TA RENCONTRE SEIGNEUR, SE FASSE DANS LEURS PROXIMITÉS !

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Marche    Tu es né pour la route

Marche    Tu as rendez-vous ! Où ? Avec qui ? Tu ne sais pas encore. Avec toi peut-être ?

Marche    Tes pas seront tes mots. Le chemin, ta chanson, La fatigue,  ta prière.  Et ton silence, enfin, Te parlera.

Marche    Seul, avec d’autres mais hors de chez toi.

Tu te fabriquais des rivaux, Tu te trouveras des compagnons.

Tu te voyais des ennemis, Tu te feras des frères.

Marche   ta tête ne sais pas où tes pieds conduisent ton cœur.

Marche  tu es né pour la route, celle du pèlerinage. Un autre marche vers toi et te cherche pour que tu puisses le trouver,

Au sanctuaire du bout du chemin, Au sanctuaire du fond de ton cœur.

Il est ta Paix, Il est Ta joie ! Va, Déjà, Dieu marche avec toi.

Des pèlerins

TÉMOIGNAGE D’UN GROUPE DE PÈLERINS QUI ONT DU RESTER SUR LES CHEMINS DES MONTS DU LYONNAIS

Le 28 avril 2020

Le Chemin de Compostelle

Depuis deux jours nous devrions être en route … Mais voilà le virus s’est manifesté, nous obligeant à rester confiné … A cette même période en 2017, 2018 et 2019 nous avons fait Aveize / Moissac, nous avons traversé le Rhône, la Loire, la Hte Loire, la Lozère, l’Aveyron, le Lot. Cette année nous devions poursuivre et nous voulions gagner la frontière espagnole… ce n’est que partie remise…

Un peu d’histoire : depuis 1000 ans les pèlerinages n’ont pas cessé, avec des hauts ou des bas dans la fréquentation. Depuis le IX° siècle, des pèlerins se rassemblent à Arles, le Puy en Velay, Paris, Tours, Vézelay pour traverser la France et l’Espagne afin de rejoindre St Jacques de Compostelle en Galice. Certains pèlerins, nombreux, viennent aussi de l’étranger : des italiens, suisses, néerlandais allemands, américains, anglais, belges…

Le sarcophage de St Jacques apôtre a été placé dans un endroit occupé par un cimetière « compostum », d’où avec le temps la transformation du nom en Compostelle.

Au XI° siècle, aller à Compostelle est aussi méritoire qu’aller à Jérusalem ou Rome.

Lors des premiers pèlerinages, les itinéraires étaient simplement signalés par des croix aux carrefours des chemins, puis il y a eu des chapelles, des églises, de simples oratoires, plus tard les moines de Citeaux et de Cluny créent tout un réseau de monastères, prieurés et hôpitaux pour recevoir les pèlerins. La coutume était de donner gratuitement le gîte et le couvert, à tous les pèlerins : le séjour se limitait à 24h, sauf pour les malades qui étaient soignés. A Marols (Loire), les pestiférés venaient se frotter à la croix des Argnats(furoncles en patois) en espérant guérir.

Sur les linteaux de certaines chapelles comme à Marols nous trouvons taillés dans la pierre les trois vertus théologales : la croix de la foi, l’ancre de l’espérance, le bourdon et la calebasse de la charité et une coquille symbole du pèlerin.

Le Chemin de Compostelle, c’est

Partir pour un rendez-vous avec Dieu, un rendez-vous avec soi,

un rendez-vous avec l’aventure, la rencontre-partage, la surprise des évènements de la journée, la découverte de l’inconnu, un peu plus de complicité avec la nature…

C’est aussi partir pour rompre avec le quotidien, avec les obligations, avec le trop de confort, le trop de trop… et apprécier le silence, la simplicité, la spiritualité…

partir avec un sac sur le dos, un bâton à la main et se laisser guider, avancer tranquille, là où nos aînés ont posé le pied et des « balises » : de magnifiques croix qui ont toutes leur singularité, de tout aussi splendides chapelles romanes où il fait bon se poser, allumer un cierge, ou laisser sa griffe sur un cahier d’intentions….et de nombreux panneaux à coquille. Nos aînés sont comme là, avec leur histoire et nous la nôtre, ils sont là à nous tendre la main. On ne peut pas se perdre sur ce chemin…

C’est aussi partir pour se laisser habiter par le parfum de miel de la campagne qui s’épanouit, se laisser pénétrer par les parfums de la glycine, des lilas, de l’aubépine …, le ressenti de frais et humide du brouillard matinal, avancer au son  de la Coise où les branches des arbres se penchent parfois pour s’y désaltérer, se laisser conter la gaité du rouge-gorge qui nous accompagne sur un petit bout de chemin, tendre l’oreille au chant d’un rossignol ou de nombreuses petites mésanges, surprendre le bain d’un pinson dans une flaque,  ou l’accouplement de deux énormes papillons de nuit, observer bien haut dans le ciel l’alouette ou le milan avant un joli piqué… Tous nos sens sont mis en éveil !

Marcher, marcher, marcher encore pour se libérer du désordre, se libérer de ses souffrances et laisser peu à peu s’installer la paix de l’âme.

Marcher peut-être l’occasion d’être en prière, l’occasion d’approcher les profondeurs secrètes de notre vérité, l’occasion de retrouver la valeur de l’essentiel…

Marcher sur ce chemin, c’est faire l’effort de partir malgré la neige, le vent, le froid, la pluie, les dénivelés… c’est accepter ses limites (une tendinite, l’arthrose du genou ou de la hanche, l’entorse…) et reconnaître le repos nécessaire lorsque le corps plus fort que la raison, crie « Stop » !

Le chemin de Compostelle, c’est une ambiance bien particulière que nous ne retrouvons sur aucun autre chemin. Chacun est tout de suite proche de celui qu’il rencontre, le contact s’établit très simplement même si la langue maternelle n’est pas la même… Nous faisons un bout de chemin ensemble un jour, nous nous retrouvons plus loin, partageons le même dortoir un soir et nous nous retrouvons deux jours plus tard dans le même lieu d’accueil… Quelques  petits Poucets s’y promènent parfois… c’est ainsi que nous avons ramassé le chapeau de notre ami « le Breton »  certains de le retrouver plus loin sur le chemin et ce fût rapidement le cas, un autre jour, les yeux de René se posent sur un appareil photo abandonné sur un muret…, nous décidons de nous en charger et nous poursuivons presque certains de trouver le propriétaire en chemin… Alors que nous pique-niquons à Sénergues, sur l’aire de jeux près de l’église, un homme pose son sac contre le mur de l’église et s’apprête à faire demi-tour… René s’approche de lui pour lui demander s’il n’a pas perdu quelque chose…C’est en fait l’heureux propriétaire de l’appareil et il s’appelle également René !  L’occasion pour notre René de tailler un brin de causette et d’apprendre qu’il est belge. Les petits anges gardiens sont là et nous accompagnent quotidiennement. Le couteau est perdu un jour mais se retrouve le lendemain au milieu de notre petit bazar !

Parmi les rencontres, des personnalités, comme celle de Chantal Trezzy à Lacapelle-Marival où nous dormirons dans de vrais lits ! comme celle de Paulo à Thémines, qui nous fait découvrir son village, son histoire. Il nous parle des seigneurs de Thémines, nous mène près des sources qui ont alimenté 5 moulins en ruines aujourd’hui, nous parle de la grotte de Rocadour… Moins prolixe, Paul, parti seul de Strasbourg, est heureux de pouvoir bavarder avec nous un bout de chemin. A Margerie-Chantagret nous croisons Léa 18 ans, partie seule d’Aix en Provence et qui rejoint Bruxelles, elle communique tous les jours avec ses parents rassurés de pouvoir la suivre sur son GPS. Nous ferons chemin de St Alban aux Estrets avec un jeune de 18 ans accompagné de son chien, parti sans le sou, il cherche l’accueil et se nourrit du peu que la nature lui offre et de ce que les uns ou les autres lui partagent.

Des lieux d’accueil très variés et généralement chaleureux, tenus par des religieux ou des laïcs de toutes origines, souvent artistes dans la façon dont ils ont retapé les lieux.

Enfin il faut parler de toutes les rencontres spécifiques à René, nous ne pouvons avancer sans retrouver plusieurs connaissances … Escot, vendangeur croisé dans le beaujolais et retrouvé entre Chazelles et St Galmier en train de faire son jardin,  à St Romain le Puy, je sonne à une porte pour demander le gîte, c’est à nouveau un vendangeur connu de René !  A Pontempeyrat  il retrouve le patron d’un sous-taitant aux usines Grange, il prendra le temps d’aller boire un café et croquer quelques gâteaux chez lui… A Themeys, il engage conversation  avec  un couple et ses 2 vaches qu’ils mènent paître sur le bord de la route, ils étaient une connaissance de Marc Courbières notre voisi !. Il aime parler du pays avec les paysans du coin, qu’il accoste facilement, avant Montlauzun il chambre gentiment une petite Mémé en train de balayer devant sa porte après tonte de l’herbe. Il branchera aussi trois « bérets » en Aubrac, un jour de froid où nous sommes rentrés nous réchauffer dans un bar…

« Quand je suis dehors, ça me vide ! Je suis aux anges, je vole »  et après 5 jours de marche  René dort paisiblement à en oublier de se lever ! il faut le réveil !!!

Voilà un peu de notre regard sur ce chemin de liberté et de guérison !

René et Dominique pour le groupe des 4 que nous restons après avoir commencés à 8 ! Avec notre grand âge quelques soucis de santé sont venus ralentir les ardeurs de certains… Pourrons-nous encore être 4 l’année prochaine ? Le temps passe…

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