Notre présent est en crise : crise sanitaire, sociale, économique, politique. Les victimes sont nombreuses et nos comportements sont versatiles : accepter ou douter ? Info ou intox ? Subir ou réagir ? Démocratie ou populisme ? Dès lors, comment choisir de cheminer dans la confiance vers ce temps de Pâques ? Peut-être, précisément, en nous laissant surprendre par le Résurrection et ce qu’elle entraine pour nous et la multitude, dès aujourd’hui. Car de quoi avons-nous le plus besoin dans un tel contexte sinon d’espérance ?

Sommes-nous condamnés à compter uniquement sur ce qui tient encore debout, ou osons-nous refonder sur l’essentiel et nous projeter plus loin ? Comment discerner »les signes des temps ?

Les masques font partie de notre quotidien, ils nous préservent et protègent ceux que nous rencontrons. Mais l’anxiété est telle que lorsque nous croisons quelqu’un le visage découvert nous le dévisageons. Comment changer notre regard sur lui ? Comment envisager, rêver, s’intéresser à l’autre ?

Face aux plus pauvres, aux plus démunis, Jésus ne cesse de convertir son propre regard au fil de ses rencontres : il est ému aux entrailles. Il nous est parfois difficile de soutenir notre regard sur la misère et le dénuement. Comment maintenir notre regard fraternel et solidaire ? Emmanuel Lévinas écrivait : « Dès que le visage de l’autre apparait, il m’oblige. »

Les soignants sont mobilisés chaque jour. Face à eux, des corps souffrants, le visage parfois défiguré par la maladie et la douleur. Comment ne pas penser à celui qui, prenant tout de notre humanité, vécut la souffrance de la croix ?

La semaine sainte qui nous conduit au matin de la Pâque est un passage. Par ces quelques jours, Jésus partage avec nous « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent. »

La mission de France